Le corps humain est une machine complexe, constamment à la
recherche d'équilibre. L'appareil locomoteur est quotidiennement sollicité et il en faut très
peu pour créer une discorde à l'intérieur de celui-ci. Le corps est fondamentalement symétrique, mais dans les faits, très peu de gens présentent une posture parfaite. Selon Dr Bernard Bricot, orthopédiste, seulement 10% de la population semble correspondre aux critères de posture normale. Il existe deux grandes approches concernant ces
anomalies posturales et dysfonctionnements musculaires, ce sont celles du Dr
Vladimir Janda et celle initiée par Henry Otis Kendall. Nous allons, dans un premier temps, nous
attarder sur l'approche du Dr Janda. Le Dr
Janda est un neurologue et physiothérapeute d'origine Tchèque qui, tout au long
de sa carrière, s'est intéressé au traitement des douleurs musculo-squelettiques
chroniques. Son approche est principalement issue de son expertise comme
neurologue et physiothérapeute[1].
À travers les années, il a constaté que
ses patients présentant des douleurs similaires présentaient aussi des postures similaires. Suite à ces observations, il s'intéressa aux dysfonctionnements
musculaires comme la cause de douleur chronique.
Structurelle et fonctionnelle
Les deux principales écoles de pensées sont structurelles et
fonctionnelles. L'approche structurelle est
une approche que l'on retrouve couramment dans le domaine de la santé. Elle est plutôt localisée et centrée sur la
problématique. Pour le Dr Janda, l'approche structurelle est nécessaire dans les
contextes de douleur aigüe alors que l'approche fonctionnelle se retrouve plus
utile dans les contextes de douleur chronique.
Son livre "The assessment and treatment of
muscular imbalance - The Janda Approach" est devenu un incontournable dans
le domaine des déséquilibres musculaires.
Pour le Dr Janda, l'application neuromusculaire est au centre
de l'équation. Une altération du système sensori-moteur entraine un
dysfonctionnement musculaire qui contribue insidieusement à développer des douleurs chroniques. La « pathologie du mouvement » se manifeste le plus souvent par une
activité musculaire anormale, comme une hypertonie provoquant des déséquilibres
entre les muscles toniques et phasiques[2].
Janda a montré que les configurations motrices actives incorrectes ou fautives engendrent un surmenage des muscles, des tendons et des articulations[3]. Les muscles rétractés (toniques) s'en retrouvent sur utilisés ce qui contribue à installer une fatigue musculaire alors que les muscles phasiques s'en retrouvent inhibés. De cette façon il y aurait donc surmenage des muscles, des tendons et des articulations. Les déséquilibres musculaires s'installent avec le temps, à la suite de postures prolongées ou de mouvements répétés et il est important d'aborder ces problématiques dans leur ensemble et non de façon localisée.
Finalement, à travers ses travaux, le Dr Janda a démontré l'interdépendance qu'il existe entre les commandes centrales du cerveau et les afférences provenant des muscles périphériques dans l'installation de dysfonctionnements musculaires. Ces considérations devront faire partie intégrante du traitement et de la réadaptation du patient.
Voilà donc les explications du Dr Janda concernant les déséquilibres musculaires. Nous verrons par la suite, les troubles posturaux spécifiques observés par celui-ci pour les membres supérieurs et les membres inférieurs. Nous verrons aussi de quelle façon un kinésiologue peut intervenir dans ce genre de problématique.
Maxime Turner, Inf
Massothérapeute/étudiant en Kinésiologie
Massothérapeute/étudiant en Kinésiologie
1 - Frank C,
Lardner R, Page P. "The assessment and treatment of muscular
imbalance – The Janda Approach." Journal of bodywork and movement
therapies 14.3 (2010): 287-288
3- Janda V. Muscles, central nervous motor regulation and back problems. Reports of NINDS-NIH workshop of the research. Status of spinal manipulative therapy. Bethesda, Maryland, February 1975. NewYork : Plenum Press, 1978.
4- Bricot, B. La reprogrammation posturale globale, Sauramps medical, (2009): 19
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